Profil : Elaina MacIntyre

SPO à l’œuvre

13 oct. 2016

Saisir la complexité de la santé de l’environnement et en parler

Elaina MacIntyre n’a pas toujours eu pour point de mire professionnel la santé de l’environnement. « Je suis allée à l’école pour étudier la microbiologie et les affaires. Je voulais travailler dans un laboratoire pour traiter les maladies et les éradiquer. Mais parvenue au diplôme, il me fallait un nouveau défi. J’ai donc décidé de faire une pause et travaillé pour une professeure qui était épidémiologiste du travail par sa formation et qui travaillait beaucoup sur la santé de l’environnement. Elle m’a recommandé de retourner aux études pour y étudier soit l’épidémiologie, soit la santé au travail et la santé de l’environnement. » Elaina a éventuellement mené des travaux de deuxième cycle dans ces disciplines, travaux qui la conduiront au doctorat puis à des études post doctorales en Allemagne, en lien avec la santé des enfants et la pollution de l’air. « Cela aura été une belle occasion après une autre », commente-t-elle.L’occasion de travailler à Santé publique Ontario (SPO) comme épidémiologiste se spécialisant en santé de l’environnement et santé au travail est aussi arrivée à point nommé. « SPO met en relation ce domaine scientifique en rapide évolution qui m’intéresse à celui de la santé publique, de sorte à vraiment changer les choses pour la population et les collectivités de l’ensemble de la province, explique Elaina. Je suis vraiment ravie d’être ici. »

Récemment, elle a travaillé à un important projet intitulé Environmental Burden of Cancer in Ontario, qui a donné lieu à un rapport préparé conjointement par SPO et par Action Cancer Ontario (en anglais). On y donne une estimation du nombre de nouveaux cas de cancer à survenir chaque année du fait de l’exposition aux agents cancérogènes présents dans notre environnement. On y conclut que les carcinogènes environnementaux sont responsables d’environ deux fois le fardeau des cancers associés à la consommation d’alcool et la moitié du fardeau des cancers associés au tabagisme. Au nombre de ces carcinogènes, il en a trois qui ressortent particulièrement : le rayonnement ultraviolet (UV) du soleil, le radon présent dans les bâtiments et les particules fines qui se trouvent dans l’air.

« J’en suis vraiment fière, commente Elaina. Espérons que les effets en seront importants. Mais ce que j’ai trouvé le plus gratifiant, je pense, c’est que, dans les 24 heures qui ont suivi la publication du document, une épidémiologiste m’a contactée pour me dire que ce rapport allait aider l’organisation pour laquelle elle travaillait à souligner l’importance de la protection contre les rayons UV. »

En plus de la production d’un tel rapport, ce qu’Elaina et son équipe font régulièrement, c’est apporter leur soutien aux bureaux de santé publique de l’Ontario qui ont des demandes concernant des maladies liées à l’environnement. « C’est souvent le cancer, précise-t-elle, mais il s’agit aussi parfois de problèmes à la naissance ou encore d’autres maladies. Ce qui se passe, c’est que quelqu’un, dans la population, contacte son bureau de santé publique car il s’inquiète de ce qui lui paraît être une incidence élevée de cancers dans un même quartier, un lieu de travail ou une école. Le bureau de santé publique nous contacte à son tour afin que nous lui fournissions des ressources et des conseils qui orienteront le suivi à y donner.

Ce qui diffère beaucoup, entre les enquêtes sur ce qui semble être une grappe de cas de maladies chroniques et celles portant sur une grappe de cas de maladie transmissible, c’est la façon dont le temps est pris en considération. Pour remonter à la source d’une maladie transmissible, nous avons souvent besoin de savoir ce que les gens ont fait durant les jours ou les semaines précédant le moment où ils sont tombés malades, tandis que, dans le cas d’une maladie chronique, nous devons recueillir des renseignements qui remontent à plusieurs années, voire à des décennies. »

« Dans le domaine scientifique, dit-elle, nos connaissances évoluent au fil du temps et c’est un défi que de faire passer cette notion. Mais c’est aussi ce qui fait l’intérêt du travail dans ce domaine : chaque jour, on y apprend quelque chose de nouveau. »

— Elaina MacIntyre, Santé publique Ontario

Pour Elaina MacIntyre, dans ces situations, son principal rôle réside dans l’art de la communication. « Ce que les gens ne réalisent pas, bien souvent, c’est qu’un Ontarien sur deux aura un jour le cancer. De plus, comme notre compréhension de ce qui cause le cancer évolue constamment, lorsqu’on demande aux gens ce qui s’est produit il y a des années, il faut parfois expliquer que les données environnementales de l’époque étaient restreintes car on n’avait pas encore identifié ce risque dans l’environnement. »

Elle conclut qu’au bout du compte, le domaine de la santé de l’environnement est complexe. « Dans le domaine scientifique, dit-elle, nos connaissances évoluent au fil du temps et c’est un défi que de faire passer cette notion. Mais c’est aussi ce qui fait l’intérêt du travail dans ce domaine : chaque jour, on y apprend quelque chose de nouveau. »

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Mis à jour le 13 oct. 2016