Profil : Yvonne Whitfield

SPO à l’œuvre

12 août 2016

Résoudre les mystères des maladies d'origine alimentaire

« J’adore mon travail. Je pense que nous pouvons changer le cours des choses. » En qualité de spécialiste principale en programmes à SPO, Yvonne Whitfield fait partie de l’équipe qui dirige des enquêtes liées aux maladies d’origine alimentaire, animale et hydrique. « Ce que l’on sait à propos de ces maladies, c’est que l’on ne voit qu’un petit nombre de cas, la plupart d’entre eux n’étant pas signalés. Lorsqu’on en prévient un, on en prévient bien davantage. C’est cela qui me motive, de savoir que nous aidons beaucoup plus de gens que le nombre de cas qui nous sont signalés. »

Ce sont les premières années de sa vie, passées en Jamaïque, qui ont amené Yvonne Whitfield à faire carrière en santé publique. « Dans un pays en voie de développement, dit-elle, les conditions de vie ne sont pas toujours les meilleures. Je me souviens de voir l’inspecteur de la santé publique venir faire des visites. Quand il se rendait dans les écoles, cela avait un effet considérable. » Yvonne Whitfield est devenue inspectrice de la santé publique et a obtenu une maîtrise en santé publique. Depuis plus de 25 ans, elle dirige des enquêtes dans tout l’Ontario à l’échelle locale et provinciale.

 

« ...C’est que l’on ne voit qu’un petit nombre de cas, la plupart d’entre eux n’étant pas signalés. Lorsqu’on en prévient un, on en prévient bien davantage. C’est cela qui me motive, de savoir que nous aidons beaucoup plus de gens que le nombre de cas qui nous sont signalés. »

— Yvonne Whitfield, Santé publique Ontario

Que faut-il de façon générale pour mener une enquête sur une maladie d’origine alimentaire? Il faut d’abord une équipe, qui se compose habituellement d’un spécialiste en programmes, d’un épidémiologiste, d’un analyste en santé, d’un médecin en santé publique et d’experts en laboratoire. « Il n’y a pas d’enquête typique, explique Mme Whitfield, mais il y a de nombreux éléments que les enquêteurs prennent en considération lorsqu’ils essaient de résoudre un problème d’éclosion. Au cours d’une enquête, nous travaillons avec beaucoup de gens, comme le personnel des bureaux locaux de santé publique et nos partenaires de la sécurité alimentaire et de la collectivité. Les éclosions de toxi-infection alimentaire sont souvent très complexes et nécessitent la collaboration de multiples intervenants à de multiples niveaux. C’est souvent les bureaux de santé publique qui nous en avisent dans un premier temps et qui vont interroger les personnes affectées à leur domicile ou à l’hôpital, parfois à plusieurs reprises au fil de l’enquête. Après avoir recueilli des échantillons alimentaires, ils s’intéressent aux habitudes des personnes concernées — à quoi ont-elles été exposées? Qu’ont-elles mangé? Ont-elles assisté à un événement particulier? Sont-elles allées en voyage? Ont-elles des animaux? Nous examinons des éléments tels que les reçus de magasinage, les données de cartes de fidélité, de même que les activités menées et les habitudes. Nous rassemblons ensuite tous ces renseignements de sorte à identifier l’éclosion, à la comprendre et à pouvoir la gérer. »

Mme Whitfield ajoute que ses journées ne se ressemblent jamais et nécessitent souvent un travail incessant. « Le travail est intéressant. Je n’ai jamais un instant pour m’ennuyer. J’ai souvent l’impression d’avoir à affronter sans cesse des soubresauts en raison des éclosions, mais c’est intéressant. Nous sommes des détectives à la recherche de réponses. »

Elle raconte que l’enquête menée au sujet d’une éclosion récente de listériose, finalement associée au lait au chocolat, s’est avérée incroyablement difficile. L’équipe essayait de mettre le doigt sur la source de toxi-infection, pensant au départ qu’elle était liée à une autre éclosion survenue au sud de notre frontière. « La listériose est moins courante en hiver, fait-elle remarquer, et beaucoup de gens pensaient que c’était lié à des produits importés du Sud. »

« J’ai souvent l’impression d’avoir à affronter sans cesse des soubresauts en raison des éclosions, mais c’est intéressant. Nous sommes des détectives à la recherche de réponses. »

— Yvonne Whitfield, Santé publique Ontario

Mme Whitfield précise que c’est alors que les données obtenues en laboratoire ont joué un rôle essentiel dans l’enquête : les empreintes génétiques repérées à partir du séquençage du génome entier n’étaient pas les mêmes que celles repérées pour la laitue à l’origine de l’éclosion survenue aux États-Unis. L’équipe a donc continué à chercher d’autres pistes, tombant souvent sur des impasses, et a finalement trouvé une voie lorsque certains indices l’ont mise sur la trace d’une marque de lait provenant d’une chaîne d’épicerie donnée. « Nous nous sommes donc rendus au magasin et avons rencontré le personnel, qui a mentionné le lait. Mais pensez au nombre de gens qui boivent du lait! Déterminer qui avait bu ou n’avait pas bu la marque de lait en question était un véritable défi. On a demandé aux enquêteurs du bureau local de santé publique de recueillir des échantillons de lait dans les foyers de personnes affectées et il s’est trouvé que l’un de ces échantillons était lié à l’ADN repéré dans nos tests de laboratoire. En fin de compte, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a confirmé que le lait au chocolat en était le "coupable". »

« On ne peut pas tout résoudre, mais j’essaie. Je sors, je vais dans les épiceries, je regarde les produits et j’essaie de trouver une solution. La résolution d’un problème de toxi-infection alimentaire nécessite avant tout une collaboration massive entre partenaires. Nous travaillons en collaboration avec tout le monde, depuis nos collègues de laboratoire qui déterminent l’empreinte génétique de la maladie, jusqu’à nos partenaires des bureaux de santés locaux qui sont sur le terrain, à enquêter, en passant par nos partenaires des ministères provinciaux et du gouvernement fédéral qui étudie la situation dans son ensemble. Chacun d’entre nous essaie de changer les choses pour les gens qui souffrent. Les remerciements et la gratitude que nous recevons des gens dont les vies sont affectées me le confirment. »

PHO in Action - Yvonne Whitfield

Yvonne Whitfield discusses her role, what led her to a career in public health, what excites her about her work, and why she likes working at Public Health Ontario.

Durée : 2 minutes

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Mis à jour le 12 août 2016