Selon un rapport, les personnes décédées d’une surdose liée à la drogue sont confrontées à d’importantes lacunes en matière de traitement

Communiqué

6 mars 2024

Au cours des mois et des années précédant leur décès, de nombreuses personnes ont reçu un diagnostic de toxicomanie et ont eu recours à des services de santé, mais peu d’entre elles ont reçu un traitement contre la toxicomanie fondé sur des données probantes. Les chercheurs soulignent que cela démontre la nécessité d’une approche multifactorielle.

Réalisée par le Réseau ontarien de recherche sur les politiques en matière de drogues (ODPRN) de l’Hôpital St. Michael et Santé publique Ontario, l’étude s’appuyait sur les données du Bureau du coroner en chef de l’Ontario et de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) pour décrire les schémas de prescription antérieurs, les diagnostics de troubles liés à l’utilisation de stupéfiants et les cas de toxicité chez les personnes décédées à la suite d’une intoxication accidentelle par des opioïdes, des benzodiazépines, des stimulants ou de l’alcool en Ontario.

Comme il était mentionné dans le rapport de 2023, l’approvisionnement non réglementé en drogues et la polytoxicomanie continuent d’être à l’origine de ces décès. Ce rapport visait à scruter davantage l’expérience antérieure des personnes vis-à-vis du système de santé afin de déchiffrer les types de réactions nécessaires et les possibilités d’intervention.

« La crise de l’escalade de toxicité des substances est complexe et touche les gens de différentes manières, explique l’auteure Tara Gomes, chercheure au Li Ka Shing Knowledge Institute de l’Hôpital St. Michael et à l’ICES, et chercheure principale de l’ODPRN. Cela signifie que nous avons besoin d’une réaction à multiples facettes qui bénéficiera le plus aux personnes à risque de graves préjudices ».

Interaction avec le système de santé

Au cours des quatre ans et demi de l’étude, 10 024 décès accidentels sont survenus en Ontario par intoxication causée par de la drogue, soit une augmentation de 72 % si on compare les décès survenus au cours des 12 premiers mois de l’étude à ceux survenus au cours des 12 derniers mois.

Près des deux tiers (61 %) des personnes décédées à la suite d’une intoxication avaient déjà consulté un professionnel de la santé pour un trouble de consommation, mais le recours à des traitements fondés sur des données probantes était relativement faible. Par exemple, parmi les personnes souffrant d’un trouble de consommation d’opioïdes et décédées d’une toxicité liée à ces substances, moins d’un tiers ont reçu les médicaments recommandés au cours du mois précédant leur décès. De même, parmi les personnes ayant reçu un diagnostic de trouble lié à la consommation d’alcool, moins de 5 % avaient reçu des médicaments de première intention pour traiter leur diagnostic au cours du mois précédant leur décès.

« Les personnes qui subissent les méfaits de la consommation de substances ont des besoins variés. Le traitement fait partie intégrante de notre réponse à cette crise, mais il ne peut pas être notre seule réponse, déclare Mme Gomes. Étant donné que de nombreuses personnes délaissent les soins médicaux à cause de leur consommation de drogues, il est impératif de mettre en place des réponses qui intègrent à la fois la réduction des méfaits et les services de traitement. Enfin, dans le contexte actuel marqué par l’approvisionnement en drogues non réglementées aux effets de plus en plus imprévisibles, et d’une hausse de la consommation de multiples substances, nous devons veiller à ce que ces services disposent de ressources suffisantes pour répondre aux besoins complexes des personnes qui font l’usage de drogues dans nos communautés ».

Les chercheurs ont également constaté qu’une personne sur cinq décédée par intoxication à la drogue avait été traitée à l’hôpital pour une surdose non mortelle au cours de l’année précédant son décès, la majorité d’entre elles étant liées à des événements de toxicité causée par les opioïdes. Bien que les toxicités antérieures liées à l’alcool soient beaucoup moins fréquentes (1 %), près de la moitié des personnes décédées par intoxication à l’alcool s’étaient rendues à l’hôpital pour un trouble lié à la consommation d’alcool au cours des cinq années précédant leur décès.

Selon Mme Gomes, ces résultats reflètent le lourd fardeau que représentent les méfaits permanents subis par les consommateurs de substances en Ontario, en particulier ceux qui ont accès à l’offre de drogues non réglementées, dont la concentration et l’imprévisibilité ne cessent de croître.

Ces travaux réaffirment également que les hôpitaux doivent s’assurer de disposer d’une expertise accessible en matière de soins liés à la consommation de substances et d’une formation adéquate pour les cliniciens et le personnel, afin de garantir l’offre de soins de haute qualité, en tenant compte des traumatismes, aux personnes qui consomment et qui se tournent vers le système de soins de santé.

« Nos communautés sont actuellement aux prises avec une offre de drogues de plus en plus imprévisibles et toxiques occasionnant des dommages sans précédent, de conclure Mme Gomes. L’urgence de la tragédie qui se déroule dans toute la province doit se traduire par un soutien généralisé à des réponses innovantes et multidisciplinaires accessibles à la fois par les organisations communautaires et par notre système hospitalier ».

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Publié le 6 mars 2024