Profil : Mark Nelder

SPO à l’œuvre

14 juin 2017

Les insectes répugnent souvent bien des gens, mais pas l’entomologiste Mark Nelder, titulaire d’un doctorat et spécialiste principal des programmes à SPO, qui est fasciné par ces invertébrés et a étudié leur rôle en tant que porteurs de maladies transmissibles aux animaux et aux humains.

Mark Nelder et ses collègues de SPO, Hetal Patel et Beate Sander, Ph. D., ont récemment publié, dans la revue The Lancet Infectious Diseases, une étude qui, pour la première fois, examine les effets à long terme du virus du Nil occidental (VNO). Selon l’entomologiste, « le VNO est une maladie relativement nouvelle en Amérique du Nord et la recherche s’est jusqu’ici penchée sur sa phase aiguë, soit au moment où les gens sont hospitalisés. Nous avons voulu savoir ce qui se passait une fois qu’ils retournent chez eux. »

L’étude (Long-term Sequelae of West Nile Virus Illness: A Systematic Review) (en anglais) a porté sur les répercussions physiques, cognitives et fonctionnelles à long terme chez les personnes infectées par le VNO et, plus particulièrement, les facteurs de risque chez celles les plus affectées. Parmi les effets à long terme constatés, mentionnons des maux et douleurs musculaires persistants, la perte de la force musculaire, la dépression et les problèmes de mémoire. Les principaux facteurs de risque étaient le fait d’être un homme, d’avoir plus de 50 ans, d’avoir séjourné à l’hôpital plus longtemps, de souffrir de maladie du cœur ou de cancer.

M. Nelder espère que cette étude aidera les cliniciens à identifier certains de ces facteurs de risque et problèmes de santé chroniques plus tôt de façon à ce que des mesures puissent être prises pour améliorer la qualité de vie et la fonctionnalité des patients. L’étude fait également mention du manque de recherches quantitatives fiables sur ces effets à long terme et met en lumière la pertinence d’effectuer des études cas-témoins de plus grande envergure permettant d’identifier les facteurs de risque des infections par VNO.

L’Ontario est bien placée pour étudier les insectes selon Mark Nelder, étant donné son importante mine de données. « Lorsque je suis arrivé ici, je me sentais comme un enfant dans un magasin de bonbons. Nous avons accès à une vaste quantité de données. L’Ontario recueille des moustiques depuis maintenant plus de 10 ans. Nous avons des millions de dossiers de moustiques avec lesquels nous pouvons établir des liens sur le plan de l’incidence et du risque de la maladie. Les données sur les espèces de moustiques et les changements au sein des populations de moustiques n’existent pas partout. »

La recherche se penche actuellement sur les types de moustiques qui transmettent les maladies ainsi que sur les endroits et les moments de l’année où les risques sont les plus grands. « C’est la même chose pour les tiques : nous commençons à mieux comprendre leur distribution en Ontario, les pathogènes qui sont transmis et lesquels posent des risques pour la population. » M. Nelder examine actuellement les autres pathogènes associés aux tiques aux pattes noires en Amérique du Nord, la prolifération du Ochlerotatus japonicus, une espèce de moustiques envahissante dans la province, ainsi que le fardeau que pose le VNO sur le plan économique et de la santé en Ontario.

En fin de compte, l’étude de tous les insectes, connus sous le nom de vecteurs, est importante pour la santé publique. « Nous devons continuellement parfaire nos connaissances, de dire Mark Nelder. Avant la découverte du VNO en Ontario, nous n’avions pas de maladies importantes causées par des moustiques. Nous avons amélioré nos mesures de surveillance des insectes afin de répondre à une menace à la santé publique. Mais il n’y a pas que le VNO qui pose un risque pour la population ontarienne. En raison des changements climatiques rapides, nous devons surveiller ce qui se passe dans d’autres territoires de compétence afin de discerner les menaces que peuvent poser les insectes dans la province.»

« Certains territoires de compétence en Amérique du Nord qui avaient abandonné la surveillance des maladies à transmission vectorielle se sont retrouvés avec l’apparition d’éclosions épidémiques des années plus tard. Les programmes de surveillance sont essentiels si l’on veut comprendre les tendances et être à l’affût du risque, déclare Mark Nelder. Fort heureusement, le programme de surveillance en Ontario est solide et en expansion. Les rapports de SPO, tels que Vector-Borne Disease 2014 Summary Report et WNV Weekly Surveillance Report, (en anglais) ainsi que les études révisées par des pairs améliorent notre compréhension des maladies à transmission vectorielle. »

PHO in Action: Mark Nelder

Dr. Mark Nelder discusses his work and how insects are carriers of human and animal disease.

Durée : 2 minutes

icône de messagerie

Contacter le Service

Services de communications

communications@oahpp.ca

Mis à jour le 14 juin 2017