Les opioïdes au Canada : Une épidémie au milieu de la pandémie

COVID-19

31 août 2021

Les surdoses constituent un problème sanitaire et social complexe aux conséquences dévastatrices pour les particuliers, les familles et la société dans son ensemble. Parallèlement, la pandémie de COVID-19 a également fait ressortir les inégalités et les obstacles structurels existants en matière de santé de la population, notamment le statut socio-économique des particuliers, leur emplacement géographique, le racisme et d’autres formes de discrimination.

C’est aujourd’hui la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses (en anglais), une journée où les communautés se rassemblent afin de faire campagne pour mettre fin aux surdoses, se souvenir des personnes qui ont perdu la vie et reconnaître la peine de leurs proches. Nous reconnaissons que l’expertise, les forces, l’innovation et le leadership des personnes qui consomment des drogues ont été essentiels à la mise en œuvre de programmes et de services pour faire face à la crise des surdoses et à l’approvisionnement en drogues toxiques.

Un accès réduit

Comme la pandémie de COVID-19 est apparue au milieu d’une épidémie de surdoses en cours, les mesures de santé publique visant à réduire l’incidence de la COVID-19 en Ontario ont augmenté les risques de surdoses et de décès liés aux drogues. Malgré les meilleurs efforts et le dévouement continu des professionnels de la santé et des professionnels de soutien qui dispensent des services aux personnes qui consomment des drogues, ces mesures ont entraîné des changements dans les services offerts aux pharmacies, aux cliniques externes et aux établissements de réduction des méfaits qui fournissent des soins aux personnes qui consomment de la drogue, ce qui a eu des répercussions sur les mesures de soutien sur lesquelles cette population comptait pour la consommation de drogues de façon sécuritaire et le traitement pour toxicomanie.

À la suite de la déclaration de l’état d’urgence le 17 mars 2020, on a observé une hausse de 79 % des décès liés aux opioïdes survenant chaque mois en Ontario entre février et décembre de l’année dernière. La grande majorité de ces décès étaient accidentels, et un nombre accru d’entre eux est survenu chez des personnes qui consommaient des drogues seules, sans que personne ne soit présent pour intervenir.

Les populations les plus touchées

Le nombre de décès liés aux opioïdes a plus que doublé chez les sans-abri. Pendant la pandémie, 1 décès sur 6 lié aux opioïdes est survenu au sein de cette population, ce qui renforce l’importance d’un logement sûr et abordable en tant que déterminant social de la santé.

Bien que les décès de femmes par mois aient augmenté de près de 44 % de février à décembre 2020, c’est la population masculine qui a été la plus durement touchée avec une hausse de 93 % au cours de la même période.

Il est important de comprendre les circonstances qui contribuent à ces décès afin de mieux éclairer les interventions et les politiques visant à réduire les surdoses et les décès liés aux opioïdes au milieu de la pandémie de COVID-19.

Vous pouvez en apprendre davantage sur les facteurs qui ont contribué aux surdoses et aux décès liés aux opioïdes pendant la pandémie, et sur les populations touchées, en consultant le rapport Changing Circumstances Surrounding Opioid-Related Deaths in Ontario during the COVID-19 Pandemic (Évolution des circonstances entourant les décès liés aux opioïdes en Ontario durant la pandémie de COVID-19), un rapport récent (en anglais seulement) rédigé conjointement par des experts de SPO.

L’approvisionnement en drogues et la polytoxicomanie

Un approvisionnement en drogues de plus en plus toxiques a un effet sur le nombre accru de décès liés aux opioïdes à l’échelle du pays. Pendant la pandémie, plus de 25 % de ces décès étaient liés à une benzodiazépine (un tranquillisant) en vente libre, comparativement à environ 5 % avant la pandémie. Un grand nombre de ces médicaments ne sont pas approuvés au Canada, ce qui permet de supposer qu’ils contaminent l’approvisionnement non réglementé en opioïdes. La consommation de plusieurs substances toxiques (la consommation de plus d’une drogue à la fois) a également augmenté pendant la pandémie, ce qui souligne davantage la volatilité continue de l’approvisionnement non réglementé en opioïdes.

On a également observé une hausse significative de la contribution des stimulants aux décès liés aux opioïdes, leur contribution passant de 50 % à 58 % pendant la pandémie.

Les faits et les chiffres

  • une hausse de 79 % des décès liés aux opioïdes survenant chaque mois entre février et décembre en 2020
  • 54 % des décès liés aux opioïdes pendant la pandémie sont survenus chez les personnes âgées de 25 à 44 ans
  • 76 % des décès liés aux opioïdes pendant la pandémie sont survenus chez les hommes
  • 73 % des décès liés aux opioïdes pendant la pandémie sont survenus chez des personnes qui consommaient des drogues seules
  • une augmentation de 139 % des décès liés aux opioïdes chez les sans-abri

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Publié le 31 août 2021