Lien entre les risques de démence et la proximité des voies à grande circulation

Communiqué

11 janv. 2017

Les personnes qui vivent à proximité des voies de circulation très achalandées courent un risque accru de démence que celles qui habitent plus loin, selon une nouvelle étude menée par Santé publique Ontario (SPO) et l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES).

Dirigée par des scientifiques de SPO et d’ICES, cette étude a révélé que les personnes habitant dans un rayon de 50 mètres d’une route très achalandée (comme l’autoroute 401 en Ontario) couraient 7 p. 100 plus de risques de développer une démence que les personnes qui habitaient à plus de 300 mètres de routes achalandées.

Les chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans The Lancet, ont examiné les dossiers de plus de 6,5 millions résidentes et résidents de l’Ontario âgés de 20 à 85 ans pour enquêter sur la corrélation entre la proximité du domicile aux grandes artères et la démence, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques.

Les scientifiques ont recensé 243 611 cas de démence, 31 577 cas de maladie de Parkinson et 9 247 cas de sclérose en plaques en Ontario entre 2001 et 2012. De plus, ils ont cartographié la proximité des sujets aux grandes artères au moyen du code postal de leur domicile. Les résultats indiquent que le fait de vivre à proximité de grandes artères accroît le risque de développer une démence, mais pas la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques, deux autres importants troubles neurologiques.

« Les recherches actuelles donnent très peu d’indications sur la façon de réduire le risque de démence. Nos recherches montrent que plus vous habitez proche de routes à très grande circulation quotidienne, plus vous courez de risques de développer une démence. Ce constat a d’importantes répercussions sur la santé publique de nos jours, compte tenu de notre plus grande exposition à la circulation et de notre tendance accrue à vivre en ville », explique  Hong Chen, scientifique en santé environnementale et santé au travail à SPO, et scientifique auxiliaire à l’ICES. Hong Chen est l’auteur principal du rapport d’étude  intitulé Living Near Major Roads and the Incidence of Dementia, Parkinson’s Disease, and Multiple Sclerosis: A Population-based Cohort Study.

« Notre étude est la première au Canada à établir de lien entre la démence et les polluants atmosphériques libérés par les volumes élevés de circulation quotidienne. Des recherches passées nous ont appris que les polluants atmosphériques peuvent atteindre le sang et créer de l’inflammation, laquelle est associée à des maladies cardiovasculaires et peut-être à d’autres affections comme le diabète. Cette étude laisse entendre que des polluants atmosphériques peuvent être transportés dans le cerveau par le sang et occasionner des troubles neurologiques », affirme le Dr Ray Copes, directeur général, Santé environnementale et santé au travail à SPO, et coauteur du rapport d’étude.

Selon le Dr Copes, les conclusions de l’étude pourraient aider à orienter la conception des immeubles et les décisions municipales en matière d’aménagement du territoire afin de tenir compte des facteurs liés à la pollution de l’air et de leurs effets sur la collectivité à mesure qu’augmentent la densité de population des centres urbains et la circulation sur les grandes artères.

Cette étude a été menée en collaboration avec des scientifiques de l’Université de Toronto, de l’Université Carleton, de l’Université Dalhousie, de l’Oregon State University et de Santé Canada. Elle a été financée par Santé Canada.

Constatations principales :

  • Au moyen de données conservées par l’ICES, les chercheurs ont examiné les dossiers de plus de 6,5 millions de résidentes et résidents de l’Ontario âgés de 20 à 85 ans, dont ils ont repéré le domicile sur une carte à l’aide de leur code postal cinq ans avant le début de l’étude.
  • Entre 2001 et 2012, 243 611 cas de démence, 31 577 cas de maladie de Parkinson et 9 247 cas de sclérose en plaques ont été recensés en Ontario.
  • Les personnes habitant dans un rayon de 50 mètres d’une route très achalandée couraient 7 p. 100 plus de risques de démence que les personnes qui habitaient à plus de 300 mètres de routes très achalandées.
  • Le risque accru de développer une démence chutait à 4 p. 100 chez les personnes qui habitaient à une distance de 50 à 100 mètres d’une route à grand achalandage et à 2 p. 100 chez celles qui habitaient à une distance de 101 à 200 mètres d’une telle route. À une distance de plus de 200 mètres, le risque accru de développer une démence était éliminé.
  • Les chercheurs n’ont pu établir de corrélation entre la proximité des routes à grand achalandage et la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. 
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Mis à jour le 11 janv. 2017