L’usage répandu d’antibiotiques en Ontario fait craindre une antibiorésistance

Communiqué

31 oct. 2018

De nouvelles recherches menées par Santé publique Ontario (SPO) ont révélé une variabilité considérable de la fréquence de prescription d’antibiotiques en Ontario, les taux atteignant 778 prescriptions pour 1 000 habitants dans certaines régions.

Des organismes de santé du monde entier estiment que la résistance aux antibiotiques est une question de santé publique urgente et l’une des pires menaces pour la santé mondiale et la sécurité alimentaire. Pour résoudre ce problème, ils se sont employés principalement à mieux faire connaître les programmes de gestion des antimicrobiens, notamment les pratiques de prescription appropriées, afin de limiter la croissance d’organismes antibiorésistants et leurs conséquences néfastes à long terme.La nouvelle étude, publiée dans CMAJ Open, examinait la fréquence de préparation d’antibiotiques pour les patients de services de consultations externes dans 14 régions sanitaires de l’Ontario durant la période de mars 2016 à février 2017. Pendant cette période, plus de 8,3 millions de prescriptions d’antibiotique ont été distribuées, soit en moyenne 621 prescriptions pour 1 000 habitants en Ontario. Pour toutes les catégories d’antibiotiques, dans la région où l’usage était le plus élevé en Ontario, 778 ordonnances d’antibiotiques pour 1 000 habitants ont été exécutées, tandis que dans la région où l’usage était le plus faible, ce sont 534 ordonnances pour 1 000 habitants qui ont été exécutées.

« Du point de vue de la santé publique, le problème est réel. Dans la région où l’usage est le plus élevé en Ontario, les données révèlent qu’en moyenne 78 pour cent des résidants se sont vu prescrire un traitement antibiotique durant l’année de l’étude, affirme le Dr Kevin Schwartz, spécialiste des maladies infectieuses au sein de Santé publique Ontario et auteur principal du document. L’équipe de recherche soupçonnait une certaine variabilité dans la fréquence de prescription d’antibiotiques en dehors des hôpitaux et des autres établissements de soins de santé, mais l’ampleur du problème était surprenante compte tenu de ce que nous savons maintenant des pratiques de prescription appropriées, de l’antibiorésistance et des dangers à long terme de la prescription excessive d’antibiotiques. »

Ce qui a surpris également, ce sont les variations dans l’usage d’antibiotiques selon l’âge et le sexe des patients. Pour les femmes âgées de 65 ans ou plus, les données montraient en moyenne 985 prescriptions d’antibiotique pour 1 000 individus alors que, chez les hommes âgés de 18 à 64 ans, les données indiquaient en moyenne 441 prescriptions d’antibiotique pour 1 000 individus. Pour les enfants de moins de 18 ans, les données révélaient un taux de prescription de 523 pour 1 000; environ 80 pour cent de ces antibiotiques étaient utilisés le plus souvent pour des infections respiratoires.

Le Dr Schwartz a mené cette recherche avec des collègues du Service de prévention et de contrôle des infections de Santé publique Ontario. Ensemble, ils ont noté que différents facteurs pouvaient contribuer à cette variabilité de l’usage d’antibiotiques, notamment la complexité de la maladie, les attentes du patient, son statut socioéconomique, l’accès à un médecin, ainsi que les connaissances du patient et du médecin. Cependant, même après un rajustement à un grand nombre de ces facteurs, une importante variabilité subsistait.

« L’habitude du prescripteur peut expliquer en partie cette variabilité. Chez les fournisseurs de soins de santé, la tendance à des pratiques de prescription inappropriées peut être plus prononcée dans certaines régions qu’ailleurs, affirme le Dr Schwartz. Cette recherche met en relief le besoin d’assurer une surveillance continue de l’usage d’antibiotiques ainsi qu’une meilleure éducation et une sensibilisation accrue aux pratiques de prescription appropriées. »

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Santé publique Ontario (SPO) est une société de la Couronne vouée à la protection et à la promotion de la santé de l'ensemble de la population ontarienne, ainsi qu'à la réduction des iniquités en matière de santé. SPO met les connaissances et les renseignements scientifiques les plus pointus du monde entier à la portée des professionnels de la santé publique, des travailleurs de la santé de première ligne et des chercheurs. Pour connaître les dernières nouvelles concernant SPO, suivez-nous sur Twitter : @publichealthON.

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Mis à jour le 31 oct. 2018