Baisse de 71 % des hospitalisations liées au rotavirus en Ontario après le lancement du programme de vaccination des nourrissons

Communiqué

11 mai 2016

L’immunisation des bébés contre le rotavirus en Ontario a entraîné une diminution de 71 % des hospitalisations liées à l’infection, selon de nouvelles recherches de Santé publique Ontario (SPO) et de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES).

L’infection à rotavirus peut causer une gastro-entérite aiguë (appelée aussi « grippe intestinale ») – vomissements, diarrhée, fièvre et douleur abdominale – et entraîner une déshydratation grave. Des recherches antérieures ont révélé qu’un tiers des enfants canadiens infectés à rotavirus voient un médecin, que 15 % se rendent au service des urgences et que 7 % sont hospitalisés. Parce qu’il est très infectieux, le virus se transmet facilement aux autres membres de la famille et aux fournisseurs de soins lorsqu’un enfant tombe malade.

Toutefois, selon un nouveau rapport de chercheurs de SPO et de l’ICES, le nombre d’enfants et d’adultes qui se rendent dans les hôpitaux de l’Ontario avec une gastro-entérite aiguë a diminué considérablement après le lancement du programme de vaccination des nourrissons contre le rotavirus en 2011.

« Nous nous sommes réjouis de constater l’effet important du programme de vaccination antirotavirus. En Ontario, les hospitalisations liées à l’infection à rotavirus ont diminué de 71 %, et les visites aux services des urgences ont fléchi de 68 % », dit la Dre Sarah Wilson, auteure principale du rapport d’étude, épidémiologiste médicale de SPO et scientifique auxiliaire à l’ICES. « Nous nous attendions à constater une baisse pour les bébés et les tout-petits vaccinés dans le cadre de ce programme. Mais fait particulièrement intéressant : nous avons vu une baisse même chez les enfants trop âgés pour recevoir le vaccin public contre le rotavirus, ce qui signifie que la protection des bébés contre la maladie a aussi bénéficié aux enfants plus vieux. »

Grâce à des données de l’ICES portant sur huit ans (de 2005 à 2013), Mme Wilson et des collègues chercheurs ont examiné 864 262 dossiers anonymisés d’hospitalisation et de services des urgences pour isoler les infections à rotavirus et les gastro-entérites aiguës. L’étude se divisait en deux périodes – avant et après le lancement du programme ontarien de vaccination antirotavirus.

« Cette recherche établit clairement l’efficacité éventuelle d’un programme de vaccination publique pour empêcher les bébés et les enfants de tomber malades et pour alléger le fardeau porté par le système de soins de santé », ajoute la  Shelley DeeksreD, directrice médicale, Immunisation et maladies évitables par la vaccination, à SPO et co-auteure du rapport d’étude. « Ce rapport s’ajoute au corpus de preuves scientifiques établissant l’effet impressionnant des programmes de vaccination contre le rotavirus. »

En Ontario, le vaccin antirotavirus est administré aux bébés à deux et à quatre mois. Le rapport, intitulé Population-level impact of Ontario’s infant rotavirus immunization program: evidence of direct and indirect effects, paraîtra dans le numéro du 11 mai de PLOS ONE (en anglais).

Faits clés :

  • Avant la création des programmes de vaccination antirotavirus au Canada, environ deux tiers des hospitalisations pour gastro-entérite aiguë concernaient des enfants de moins de deux ans.
  • Les chercheurs ont examiné 864 262 dossiers d’hôpital de l’Ontario produits sur une période de huit ans pour isoler les infections à rotavirus et les gastro-entérites aiguës nécessitant l’hospitalisation ou une visite au service des urgences.
  • Les hospitalisations de bébés de moins d’un an ont diminué de 79 % après le lancement du programme antirotavirus; les hospitalisations de tout-petits de 12 à 23 mois ont chuté de 73 %.
  • Des preuves d’immunité collective chez les enfants plus vieux et les adultes ont été établies :
    • les hospitalisations pour infection à rotavirus chez les enfants de 5 à 19 ans ont diminué de 75 %;
    • les hospitalisations pour gastro-entérite aiguë chez les adultes ont connu une baisse allant jusqu’à 38 %.

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Mis à jour le 11 mai 2016