Vous voyagez à l’étranger? Réduisez le risque de rentrer à la maison infecté par une bactérie résistante aux antibiotiques.

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12 avr. 2019

Pour bien des voyageurs, le retour de vacances s’accompagne d’une distribution de présents à la famille et aux amis, d’un peu de monnaie en devise étrangère et de beaux souvenirs d’aventure et de repos. Toutefois, les bactéries résistantes aux antibiotiques s’invitent de plus en plus fréquemment comme souvenir indésirable de voyage.

La résistance aux antibiotiques est un problème grandissant, en Ontario comme partout dans le monde. La résistance des bactéries aux antibiotiques a été favorisée par une utilisation abusive des antibiotiques chez les humains et les animaux. Il s’agit d’une des menaces les plus sérieuses du 21e siècle en matière de santé publique. Plusieurs bactéries sont maintenant résistantes à l’action des antibiotiques, ce qui cause l’aggravation des infections et, dans bien des cas, la mort des patients. Si la résistance bactérienne augmente encore davantage, il faudra renoncer à certaines avancées de la médecine comme la transplantation d’organes, la chimiothérapie anticancéreuse et les soins aux bébés prématurés, qui deviendront des pratiques trop risquées. Une telle chose mettrait en péril les soins de santé comme nous les connaissons aujourd’hui. Dans le monde, les infections pharmacorésistantes causent le décès de 700 000 personnes annuellement. Si nous n’agissons pas rapidement, ce nombre pourrait dépasser les 10 millions en l’an 2050.

Le phénomène de la résistance des bactéries aux antibiotiques n’a pas la même incidence partout dans le monde. Le risque de contracter une infection à une bactérie résistante aux antibiotiques dépend donc de la région visitée. Dans certaines régions de l’Inde et de l’Asie, les bêta-lactamases à spectre élargi, qui produisent les Enterobacteriaceae, sont si communes que le risque que les voyageurs reviennent au Canada porteurs de l’une de ces bactéries hautement résistantes est supérieur à 60 %. Moins répandues, les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes comptent parmi les micro-organismes résistants aux antibiotiques les plus redoutés car ils résistent aux traitements antibiotiques de dernière ligne. Leur incidence est en croissance. Plus de la moitié des patients infectés par ces bactéries extrêmement résistantes y succombent.

Les bêta-lactamases à spectre élargi qui produisent les Enterobacteriaceae (BLSE PE) sont des bactéries qui génèrent des enzymes capables d’hydrolyser la plupart des antibiotiques du groupe des bêtalactamines, ce qui les rend inefficaces. Les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (ERC) sont des bactéries résistantes aux antibiotiques carbapénèmes, un traitement de dernière ligne contre les infections par des bactéries à gram négatif. On compte dans cette catégorie les entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC), des bactéries qui produisent des enzymes capables de dégrader les antibiotiques carbapénèmes. Il y a très peu d’options de traitement antibiotique contre les infections provoquées par ces micro-organismes.

La diarrhée des voyageurs, causée par l’ingestion d’aliments et de boissons contaminés par des organismes pathogènes, est une infection courante lors de voyages. La diarrhée des voyageurs est pénible en elle-même, mais elle s’accompagne aussi du risque d’être infecté par des bactéries résistantes aux antibiotiques. La prise d’antibiotiques pour prévenir ou traiter la diarrhée des voyageurs augmente ce risque. C’est pourquoi les récentes lignes directrices recommandent, pour la plupart des voyageurs, d’éviter les antibiotiques comme traitement de la diarrhée des voyageurs légère ainsi que comme moyen de prévention de la diarrhée.

Aussi alarmante que la situation puisse paraître, il y a des moyens d’éviter de devenir le prochain vecteur d’un pathogène résistant aux médicaments. Voici quelques consignes à retenir pour éviter  de rapporter avec vous des bactéries résistantes aux antibiotiques :

  1. Avant de partir en voyage, consultez un médecin généraliste ou une clinique des voyageurs. Demandez conseil quant aux vaccins requis et aux mesures de prévention à prendre dans la région où vous prévoyez voyager.
  2. Pour éviter la diarrhée des voyageurs et la contamination par des micro-organismes résistants aux antibiotiques, il est essentiel d’avoir une bonne hygiène des mains. Les voyageurs ne doivent boire que de l’eau embouteillée et, pour la nourriture, suivre la règle : « faire bouillir, cuire, éplucher, ou ne pas consommer ».
  3. Évitez de prendre des antibiotiques comme mesure de prévention de la diarrhée des voyageurs. Une diarrhée des voyageurs légère, qui ne perturbe pas les plans du voyage, se résorbe généralement sans nécessiter d’antibiotiques.

Pour en savoir davantage, consultez cet article écrit par les cliniciens de la prévention et du contrôle des infections de SPO. Jetez aussi un œil à notre résumé graphique (en anglais) sur le sujet.

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Mis à jour le 12 avr. 2019